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L’adoption des crypto-monnaies s’accélère avec le virage stratégique de JPMorgan

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JPMorgan Chase est l’une des plus grandes banques au monde, avec plus de 39 000 milliards de dollars d’actifs en gestion. Chaque mouvement de cette institution résonne bien au-delà de Wall Street et influence l’ensemble du système financier mondial. Lorsqu’un tel acteur s’intéresse à un nouvel outil ou à une nouvelle classe d’actifs, c’est souvent le signe que les lignes sont en train de bouger. JPMorgan semble prêt à franchir un cap en intégrant les crypto-actifs dans ses réflexions sur les mécanismes de financement. Un changement de posture qui pourrait bien redéfinir certains équilibres établis.

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Une première étape concrète avec les ETF adossés au Bitcoin

Depuis juin 2025, JPMorgan accepte désormais certains ETF liés au Bitcoin comme garanties dans le cadre de prêts octroyés à des clients fortunés. Le principal fonds concerné est l’iShares Bitcoin Trust de BlackRock, approuvé en janvier par la SEC. Cette décision intervient dans un contexte où les ETF crypto enregistrent une forte demande : le volume total sous gestion des ETF Bitcoin aux États-Unis dépasse les 50 milliards de dollars, selon CoinShares.

Ce type de garantie n’est pas anodin. En reconnaissant la valeur sous-jacente d’un produit adossé à une crypto-monnaie, JPMorgan envoie un signal fort : même si l’actif reste volatil, son cadre de régulation et sa structure permettent de l’intégrer dans les mécanismes traditionnels de crédit. Cela permet de contourner certains obstacles réglementaires tout en s’exposant à la dynamique haussière du marché crypto.

La reconnaissance implicite du Bitcoin comme une forme de réserve de valeur partielle, au même titre que l’or ou certaines actions tech, transforme en profondeur la perception qu’en ont les institutions financières classiques.

Vers des prêts garantis par des crypto-actifs natifs

Après les ETF, JPMorgan envisage une deuxième étape bien plus ambitieuse : adosser directement des prêts aux crypto-monnaies détenues par ses clients, comme le Bitcoin ou l’Ethereum. Selon le Financial Times, cette option est à l’étude en interne depuis le second semestre 2025, et pourrait se concrétiser dès 2026 si les conditions réglementaires sont réunies.

Le mécanisme serait similaire à celui des prêts adossés à des actions ou des obligations : la crypto-monnaie est placée sous séquestre, et sert de garantie en cas de défaut de remboursement. La banque envisage de gérer ces garanties via sa propre infrastructure blockchain Onyx, qui permettrait une évaluation en temps réel de la valeur des actifs.

Cette évolution soulève plusieurs enjeux majeurs, notamment celui de la volatilité, puisque les crypto-actifs peuvent perdre 10 à 15 % de leur valeur en une seule journée. Cela nécessitera des appels de marge fréquents et une gestion ultra-réactive des garanties.

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D’un rejet frontal à une stratégie assumée

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase depuis 2005, s’est longtemps illustré par ses critiques virulentes à l’égard des crypto-monnaies. Dès 2017, il qualifiait le Bitcoin de « fraude », affirmant qu’il finirait par s’effondrer. Il a réitéré ses réserves à plusieurs reprises, en dénonçant notamment le caractère spéculatif des crypto-actifs, leur absence de valeur intrinsèque et leur usage potentiel dans des activités illicites.

Je ne crois pas au Bitcoin, mais si nos clients veulent y accéder, nous ne pouvons pas l’ignorer

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan

Ces prises de position n’ont pourtant pas empêché sa banque d’explorer, puis d’adopter progressivement, plusieurs volets de l’écosystème crypto :

  • En 2020, avec le lancement de son infrastructure blockchain Onyx ;
  • En 2021, en offrant à ses clients l’accès à certains produits d’investissement en crypto-actifs ;
  • En 2023, en publiant des rapports favorables à l’adoption des stablecoins dans les paiements transfrontaliers.
Photo de Jamie Dimon, PDG de la banque américaine JPMorgan
Malgré les réticences affichées de son dirigeant, JPMorgan ajuste sa politique à la réalité des marchés et aux attentes de ses clients fortunés et institutionnels.

Ce double discours, partagé par d’autres grands dirigeants du secteur bancaire, traduit une ligne de crête : maintenir une posture de prudence publique tout en préparant activement l’intégration des actifs numériques dans les processus bancaires classiques.

Un cadre juridique encore en construction

Intégrer les crypto-actifs comme garanties ne se limite pas à des décisions internes : cela suppose un cadre légal robuste. Aux États-Unis, la reconnaissance des crypto-actifs comme sûretés est en cours d’intégration dans le Uniform Commercial Code (UCC), un ensemble de lois commerciales adoptées par la plupart des États.

À ce jour, une trentaine d’États américains ont approuvé les amendements nécessaires. L’État de New York, pourtant siège de JPMorgan, attend encore la promulgation par le Gouverneur malgré un vote favorable du Sénat. Cela pourrait ralentir le déploiement de ces prêts à l’échelle nationale.

Comme l’explique Ledger Insights, l’adoption non uniforme de ce cadre légal crée une incertitude juridique, notamment sur la validité d’une saisie de garantie crypto en cas de défaut. Les banques doivent ainsi évoluer dans un environnement où le risque réglementaire est encore élevé.

L’absence d’un cadre juridique cohérent pour les crypto-actifs utilisés comme sûretés expose les banques à des litiges complexes et ralentit l’innovation financière

Lee Reiners, professeur associé à Duke University, lors d’un webinaire sur la régulation financière en juillet 2025

Une adoption institutionnelle en pleine accélération

Le mouvement de JPMorgan s’inscrit dans une tendance plus large. BlackRock, Fidelity, Franklin Templeton ou encore Invesco proposent désormais des produits d’investissement exposés au Bitcoin. Même les fonds de pension et les compagnies d’assurance commencent à diversifier une partie de leur portefeuille avec des crypto-actifs.

D’après une étude de PwC publiée en août 2025, plus de 67 % des gestionnaires d’actifs institutionnels ont déjà alloué des fonds aux crypto-monnaies, contre seulement 23 % trois ans plus tôt. Cette montée en puissance témoigne d’une normalisation rapide : les crypto-actifs ne sont plus vus comme des objets spéculatifs, mais comme des instruments d’allocation stratégique.

  • Le Nasdaq a lancé un indice composite incluant les 50 plus grandes entreprises crypto cotées ;
  • La Banque centrale européenne mène des expérimentations de prêts interbancaires garantis par des stablecoins ;
  • Le Japon autorise ses banques à offrir des comptes d’épargne rémunérés en Bitcoin.

L’entrée de JPMorgan dans ce champ valide le mouvement : quand le plus gros acteur du crédit mondial commence à bâtir des ponts avec la finance décentralisée, il devient difficile de nier que l’adoption institutionnelle est bien engagée.

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Des défis techniques, mais une révolution en marche

Pour que les prêts garantis par crypto-monnaies deviennent un usage courant, plusieurs obstacles restent à franchir. D’un point de vue opérationnel, il faut pouvoir surveiller les collatéraux en temps réel, déclencher automatiquement des appels de marge et assurer une liquidité immédiate en cas de saisie.

La plateforme blockchain Onyx développée par JPMorgan depuis 2020 pourrait jouer un rôle central. Elle permet déjà des règlements interbancaires tokenisés et pourrait intégrer des fonctions avancées de gestion de garanties numériques. D’autres banques envisagent des solutions similaires, souvent en partenariat avec des start-up de la finance décentralisée.

La combinaison d’infrastructures blockchain, de produits dérivés crypto et de régulations progressives crée un écosystème où les prêts garantis par crypto deviennent techniquement viables. Il ne manque plus qu’une légitimation complète au plan légal et prudentiel.

Et si les crypto-monnaies redessinaient les règles du crédit ?

La décision de JPMorgan peut être lue comme une réponse à une nouvelle réalité : les crypto-monnaies ne sont plus à la marge, elles s’insèrent dans les logiques financières classiques. En les acceptant comme garanties, la banque ne valide pas seulement leur valeur : elle valide leur rôle potentiel dans la structuration du crédit de demain.

Il y a quelques années, l’idée même d’adosser un prêt à un actif aussi volatile que le Bitcoin aurait semblé farfelue. Aujourd’hui, elle devient non seulement crédible, mais peut-être même inévitable. Cela pousse à s’interroger sur la place qu’auront les crypto-actifs dans la distribution du crédit, dans les notations de risque, et dans les politiques monétaires elles-mêmes.

Le mouvement enclenché par JPMorgan ouvre une brèche dans le mur traditionnel qui séparait la finance centralisée de l’univers crypto. La question n’est plus de savoir si les crypto-monnaies seront intégrées, mais comment, à quelle vitesse et avec quels garde-fous.

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