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Intelligence artificielle et marchés boursiers : vers une bulle ou une mutation structurelle ?

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Au fil des derniers trimestres, la progression continue des principaux indices boursiers n’a échappé à personne. Entre records atteints à Wall Street et valorisations croissantes en Europe, la question s’invite dans l’actualité : assiste-t-on à une exubérance irrationnelle alimentée par l’essor de l’intelligence artificielle, ou à une transformation profonde et structurante ?

Cette interrogation, à laquelle nous répondrons dans les prochaines lignes, soulève autant d’inquiétudes que d’attentes quant à la pérennité des investissements massifs, alors même que nombres d’analystes évoquent le spectre d’une bulle spéculative à la manière des années 2000.

L’essor de l’intelligence artificielle, symbolisé par la flambée de Nvidia et les initiatives pharaoniques des géants du numérique (OpenAI, Google, Meta, Microsoft, Amazon), paraît balayer tout sur son passage. Mais derrière cet enthousiasme, quel équilibre entre course à l’innovation, financements à crédit et promesses de rentabilité ? Autant de mécanismes à explorer afin de comprendre si l’IA propulse réellement une vague de création de valeur, ou si elle expose les marchés à des risques inédits et mal identifiés.

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Les hyperscalers et l’infrastructure à l’origine d’une nouvelle ruée financière

Le scénario qui s’écrit depuis deux ans sur les places boursières trouve son origine dans la dynamique imposée par les géants du cloud. Microsoft, Amazon ou encore Google mettent à profit des trésoreries colossales pour bâtir des infrastructures gigantesques et financer une nouvelle génération de data centers, essentiellement dédiés à l’IA.

Selon certaines études, les investissements privés mondiaux dans l’IA ont atteint près de 180 milliards de dollars en 2024, dont 18,7 % adressés exclusivement aux startups d’IA générative. Aux États-Unis, les investissements spécifiques ont dépassé 109 milliards cette même année, tandis que la France, désormais premier hub européen pour l’IA générative, a rassemblé 1,9 milliard d’euros de financement pour ses start-ups, soit 10 % des montants observés dans la Silicon Valley.

L’IA irrigue toute la chaîne industrielle, des semi-conducteurs — avec Nvidia et TSMC en pilier — aux technologies de mémoire (Micron, SK Hynix), en passant par des acteurs de niche comme ASML, unique fournisseur mondial de machines de lithographie ultraviolette extrême, indispensables à la gravure des puces de dernière génération. En chiffres, cela donne :

  • En 2024, le marché mondial de l’IA est estimé entre 200 et 300 milliards de dollars ;
  • Chaque dollar investi en IA devrait générer 4 à 5 dollars de retombées économiques ;
  • La France accueille plus de 1 000 startups en IA et se positionne 5e du Global AI Index.

Une course à l’investissement de plus en plus alimentée par la dette

Ce phénomène n’est pourtant pas réservé aux géants bénéficiaires. De nombreux acteurs plus modestes se lancent dans la bataille, au prix d’une sophistication grandissante des schémas de financement. Si les mastodontes autofinancent une part significative de leurs projets, d’autres n’hésitent plus à recourir massivement à l’emprunt.

Investir massivement dans l’IA n’est plus un simple choix stratégique, c’est devenu un impératif pour survivre à la prochaine vague technologique.

Sundar Pichai, CEO de Google, conférence Google I/O, mai 2025

L’exemple d’Oracle est frappant : le groupe informatique étasunien a signé un méga-contrat de 300 milliards de dollars sur cinq ans avec OpenAI pour la construction d’infrastructures, un effort rendu possible par la perspective de lever jusqu’à 25 milliards annuellement, alors même que sa dette frôle déjà les 82 milliards pour 24 milliards de fonds propres.

Ces niveaux d’endettement soulèvent des questions sur la stabilité à long terme, d’autant que les agences comme Moody’s placent déjà Oracle sous surveillance négative, alertant sur le risque de dérive financière.

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Une chaîne de valeur mondiale entièrement mobilisée

L’intelligence artificielle ne profite plus seulement aux constructeurs de puces ou aux sociétés de logiciels spécialisés. Désormais, elle structure toute la chaîne industrielle : des concepteurs de processeurs aux manufacturiers de machines-outils, sans oublier les géants du cloud et les laboratoires de recherche.

Du côté non-coté, les futures licornes — OpenAI, Mistral AI ou Anthropic — restent dépendantes de financements privés, avec des valorisations spectaculaires : OpenAI affiche 500 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 13 milliards, la hissant au 19e rang mondial si elle était cotée en bourse, devant des empires comme Coca-Cola ou LVMH.

Lorsqu'ASML annonce investir massivement dans Mistral début septembre, son cours en bourse explose. Est-ce justifié ?
Lorsqu’ASML annonce investir massivement dans Mistral début septembre, son cours en bourse explose. Est-ce justifié ?

ASML représente l’exemple d’un industriel historique qui n’hésite plus à investir en fonds propres dans des start-ups, à contre-courant de son métier traditionnel, témoignant de la porosité grandissante entre fournisseurs, clients et partenaires structurels.

L’usage de l’IA progresse, la monétisation reste à construire

Malgré la multiplication des cas d’usages dans les entreprises, la réalité économique demeure nuancée. Si la productivité liée à l’IA a triplé dans les secteurs les plus exposés en France depuis 2018, seul un nombre limité d’entreprises convertit cet avantage technologique en revenus réels. D’après PwC, en 2024, la croissance du chiffre d’affaires par employé dans ces secteurs a été trois fois supérieure à celle des secteurs peu exposés.

La monétisation de l’intelligence artificielle reste pourtant embryonnaire. Une étude récente signale que sur 1,8 milliard d’utilisateurs, seuls 3 % sont prêts à payer pour accéder à un service premium, la majorité des particuliers continuant à utiliser les modèles ouverts. Dans les entreprises, la phase reste majoritairement expérimentale : les investissements sont massifs, mais les bilans financiers n’affichent pas encore d’impact décisif à court terme.

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Des risques de surchauffe localisée dans un secteur globalement solide

Le narratif dominant sur les places financières — l’IA comme levier universel de croissance — masque une réalité plus fragmentée. Pour les entreprises dotées d’une trésorerie abondante, les cycles de baisse possibles seront absorbés sans conséquence majeure. Mais la concentration du risque sur certaines sociétés très endettées est préoccupante.

La projection de 2 800 milliards de dollars investis dans les data centers d’ici 2029 pose la question : la demande suivra-t-elle réellement ? Les plus fragiles sont celles qui misent leur avenir sur l’espoir d’une adoption accélérée, alors que le décalage temporel entre investissement aujourd’hui et revenus dans cinq ou dix ans s’allonge.

En cas de retournement de marché, la contagion pourrait venir de ces acteurs sur-exposés : une chaîne de financement trop sophistiquée ou un ralentissement soudain de la monétisation pourraient rapidement rejaillir sur tout l’écosystème, comme l’histoire l’a déjà montré dans d’autres bulles sectorielles.

Valorisations et cycles boursiers : vigilance sur les niveaux atteints

La valorisation moyenne du marché américain a atteint 23 fois les bénéfices en 2024, rappelant le pic observé durant la bulle internet du début des années 2000. Ce ratio, nettement supérieur à la moyenne historique de 16, montre la pression exercée par des anticipations de profits futurs parfois irréalistes. En cas de déception ou de ralentissement du rythme d’innovation, un simple ajustement de la valorisation vers un ratio de 18 entraînerait d’emblée une baisse d’environ 22 % des indices, à résultat équivalent des entreprises.

L’exemple d’OpenAI, dont la valorisation atteint 500 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 13 milliards, illustre la déconnexion possible entre le rêve technologique et les fondamentaux économiques. Et ce ne sont malheureusement pas les seuls chiffres qui invitent à la vigilance :

  • Le marché mondial de l’IA devrait dépasser 826 milliards de dollars en 2030 ;
  • 42 % des investissements privés mondiaux en IA, soit 180 milliards, ont été réalisés en 2024 ;
  • La GenAI pèsera à elle seule plus de 60 milliards de dollars en 2025.
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Enjeux collectifs et responsabilité des investisseurs : à chacun son choix

L’intelligence artificielle s’impose comme un accélérateur de transformation numérique sans précédent. Mais l’argent investi n’est pas infini et la rentabilité attendue ne peut indéfiniment grimper. À mesure que le secteur gagne en maturité, chaque investisseur est confronté à la question centrale : jouer la volatilité assumée des marchés, ou sécuriser ses positions au risque de manquer la prochaine avancée ?

Si l’histoire enseigne que « timer » le marché s’avère une tâche illusoire même pour les experts, chacun doit évaluer sa propre capacité à encaisser les secousses à venir, à l’image de montagnes russes financières. Les records d’aujourd’hui ne présagent pas du niveau de demain mais soulignent, avant tout, la nécessité de discernement et d’information dans la gestion de l’exposition aux technologies de rupture.

L’époque oblige à la nuance : la technologie façonne l’avenir, mais n’accorde aucune immunité au risque systémique ou à l’euphorie collective. La meilleure réaction ? S’informer, diversifier, et accepter que l’innovation s’accompagne de cycles, souvent imprévisibles, parfois spectaculaires.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=q9Clff3wFGw

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