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Donald Trump et les cryptoactifs : un pari stratégique qui bouleverse l’équilibre monétaire

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Donald Trump, figure emblématique de la scène politique américaine, s’est récemment illustré par un revirement spectaculaire sur la question des cryptoactifs.

Après avoir exprimé de fortes réserves sur le Bitcoin et les monnaies numériques durant son premier mandat, l’ancien président mise désormais sur ces technologies pour redéfinir la souveraineté monétaire des États-Unis. Que cache cette évolution ? À quelles conséquences économiques et géopolitiques faut-il s’attendre dans les années à venir ?

Un engagement massif en faveur des cryptomonnaies

En janvier 2025, Donald Trump a empoché plus de 57,35 millions $ grâce à la commercialisation de tokens numériques à son effigie, selon des données publiées par l’AFP et relayées par Le Figaro. Ces jetons, baptisés $TRUMP, ont été émis par la société World Liberty Financial et ont atteint une valorisation initiale proche de 27 milliards $. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la position américaine sur le marché des cryptoactifs.

Parallèlement, le gouvernement américain a annoncé la constitution d’une réserve stratégique de bitcoins. Ce dispositif, prévu dans le projet de loi « Genius » adopté par le Sénat le 17 juin 2025, vise à diversifier les actifs détenus par l’État tout en s’appuyant sur une technologie perçue comme un outil de puissance financière. Cette orientation reflète un changement profond des priorités économiques de l’administration Trump.

Des objectifs politiques sous-jacents

Ce choix de promouvoir les cryptomonnaies ne relève pas seulement de considérations économiques. Comme le souligne l’économiste Natacha Valla dans une tribune parue dans Le Monde le 21 juin 2025, Trump entend ainsi redéfinir la souveraineté monétaire des États-Unis en adaptant ses instruments à l’ère numérique. Ce mouvement ne traduit pas un abandon des prérogatives de l’État, mais une volonté de les étendre via des moyens inédits.

À l'ère du numérique, c'est le Bitcoin qui devrait permettre aux États-Unis d'asseoir leur suprématie monétaire
À l’ère du numérique, c’est le Bitcoin qui devrait permettre aux États-Unis d’asseoir leur suprématie monétaire

La monnaie demeure un outil politique central : elle fonde la capacité des États à prélever l’impôt, à financer les services publics et à stabiliser l’économie. L’initiative de Trump s’inscrit dans une logique où le contrôle monétaire ne passe plus uniquement par les canaux traditionnels des banques centrales, mais aussi par des dispositifs innovants comme les stablecoins privés et les réserves en actifs numériques.

Des risques de déstabilisation du système monétaire

La mise en œuvre du projet « Genius » suscite des inquiétudes parmi les économistes et les institutions financières. Ce texte autorise l’émission de stablecoins privés adossés au dollar tout en bloquant le développement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) par la Réserve fédérale. Selon Natacha Valla, cela revient à créer un système parallèle susceptible de fragiliser l’architecture monétaire mondiale (source : Le Monde, 21 juin 2025).

Les stablecoins américains sont le cheval de Troie d’une privatisation de la monnaie qui met en péril la stabilité globale

Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, dans une interview à Bloomberg

Cette critique traduit une crainte partagée : celle de voir le rôle des banques centrales marginalisé au profit d’acteurs privés, avec des conséquences difficiles à anticiper.

  • Fragilisation du rôle des banques centrales
  • Création d’un marché parallèle non régulé
  • Risque accru de crises monétaires

Un mélange d’intérêts publics et privés

La stratégie adoptée par Trump soulève également des interrogations sur les potentiels conflits d’intérêts. D’un côté, l’ancien président encourage la création d’un fonds souverain en cryptomonnaies et l’intégration des stablecoins dans le système financier. De l’autre, il bénéficie personnellement des retombées financières générées par le succès des tokens $TRUMP. Cette double position interroge sur la frontière entre action publique et enrichissement personnel.

Les nominations opérées au sein des institutions régulatrices vont dans le même sens. Paul Atkins, un fervent défenseur des cryptoactifs, a été nommé à la tête de la SEC. Ces choix confirment la volonté de l’administration Trump d’orienter les règles du jeu en faveur d’une dérégulation accrue du secteur des actifs numériques.

Quel avenir monétaire ?

Les décisions prises aujourd’hui en matière de cryptoactifs auront un impact durable sur l’équilibre monétaire international. En cherchant à redéfinir la souveraineté monétaire américaine par le biais des cryptomonnaies, Donald Trump ouvre la voie à un nouveau modèle dont les contours restent à préciser.

Il appartient désormais aux citoyens, aux économistes et aux institutions de s’interroger sur la direction à prendre : faut-il encourager cette innovation financière ou au contraire en contenir les excès pour préserver la stabilité mondiale ? Le débat est lancé, et chacun est invité à s’emparer de cette question pour contribuer à un avenir monétaire qui réponde aux défis du XXIᵉ siècle.

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