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Le secteur des cryptomonnaies est riche d’une terminologie propre, souvent obscure pour les non-initiés. À la croisée de la finance, de l’informatique et des communautés en ligne, ce langage technique s’est construit avec ses codes, ses abréviations, ses anglicismes. Comprendre ces termes est indispensable pour suivre les évolutions du secteur, analyser un projet ou simplement naviguer dans un échange de tokens.
Les fondamentaux : blockchain, wallet, token
La blockchain désigne une base de données décentralisée, partagée entre des milliers d’ordinateurs, qui stocke de manière transparente l’historique des transactions. Un wallet est un portefeuille numérique permettant de conserver ses actifs crypto : il peut être matériel (clé USB spécialisée) ou logiciel (application mobile ou web). Parmi les wallets les plus connus figurent MetaMask, Trust Wallet, Ledger ou encore Coinbase Wallet.
Un token représente une unité de valeur numérique. Il peut être natif d’une blockchain (comme le BTC de Bitcoin) ou construit sur une autre (par exemple un token ERC-20 sur Ethereum). Les tokens peuvent avoir différents usages : gouvernance, échange, utilité technique, etc.
Trading et indicateurs de marché
Les plateformes d’échange utilisent des termes spécifiques hérités de la finance classique. Le bull market décrit une tendance haussière, tandis que le bear market correspond à une tendance baissière. Un ATH (All Time High) désigne le prix le plus élevé jamais atteint par un actif. À l’inverse, un crash signale une chute brutale des cours.
Parmi les indicateurs suivis, on trouve :
- Le volume : quantité d’échanges sur une période donnée ;
- La market cap : capitalisation totale d’un actif (prix × nombre d’unités) ;
- La dominance : part de capitalisation d’un actif par rapport à l’ensemble du marché.
En analyse technique, plusieurs notions sont largement utilisées : les moyennes mobiles (MA), les supports et résistances, le Relative Strength Index (RSI) pour mesurer la force d’une tendance, ou encore les bougies japonaises qui illustrent visuellement l’évolution des prix à intervalles réguliers.
Fonctionnement des protocoles : DeFi, smart contracts, gas
La DeFi (finance décentralisée) désigne l’ensemble des applications qui reproduisent des services financiers classiques (prêt, échange, épargne) sans intermédiaire. Ces services reposent sur des smart contracts : programmes autonomes enregistrés sur la blockchain, exécutant automatiquement des conditions définies à l’avance, comme le déclenchement d’un transfert si une condition est remplie. Ethereum est la plateforme la plus connue pour l’hébergement de ces contrats intelligents.
L’exécution de ces opérations nécessite des frais, appelés gas sur Ethereum. Le prix du gas varie selon la congestion du réseau. Des réseaux dits « Layer 2 » ont été développés pour réduire ces coûts et accélérer les transactions.
Culture web et codes communautaires
Le jargon crypto comprend aussi un langage issu de la culture internet. Un HODLer est un investisseur qui conserve ses cryptos coûte que coûte, même en cas de baisse. Le terme vient d’une faute de frappe devenue virale. Le FOMO (Fear of Missing Out) décrit la peur de manquer une opportunité, tandis que le FUD (Fear, Uncertainty and Doubt) désigne des rumeurs ou doutes jetés pour semer la panique.
Parmi les expressions courantes, on trouve aussi :
- DYOR : Do Your Own Research, invitation à vérifier soi-même les informations ;
- Rekt : être « détruit » financièrement, souvent après une baisse sévère ;
- Moon : faire une hausse spectaculaire, atteindre des sommets.
Outils techniques et standards
De nombreux standards structurent l’écosystème. Le plus répandu est l’ERC-20, format de token sur Ethereum assurant l’interopérabilité avec les applications. Le whitepaper est un document de référence décrivant les objectifs, le fonctionnement et la technologie d’un projet crypto.
Les oracles sont des dispositifs qui permettent à un smart contract de recevoir des données du monde extérieur (prix, météo, résultats sportifs…). Leur fiabilité est cruciale pour de nombreuses applications DeFi.
Pourquoi ce vocabulaire façonne les usages
Comprendre ce langage ne relève pas uniquement de la curiosité technique. Il permet de naviguer dans les discussions, forums, décisions de gouvernance et d’évaluer avec précision la nature d’un projet. Dans un univers où la désintermédiation est la règle, la compréhension des termes est une condition d’autonomie.
Le jargon crypto est vivant : il se renouvelle au gré des innovations, des bulles, des scandales, et des nouvelles pratiques communautaires. En l’observant attentivement, on suit aussi l’évolution d’une culture numérique en mutation permanente.
