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La France se trouve à un carrefour crucial concernant l’imposition des gains non réalisés sur les cryptomonnaies, y compris le Bitcoin. Cette proposition, débattue au sein du parlement français lors des discussions sur le budget de 2025 le 26 novembre 2024, classe les cryptomonnaies parmi les ‘actifs non productifs’, au même titre que des biens de luxe non utilisés tels que des yachts ou des jets privés.
La France envisage une taxe sur les gains non réalisés des cryptomonnaies, ce qui pourrait transformer la manière dont des actifs comme le Bitcoin sont soumis à l’impôt.
— MartyParty (@martypartymusic) 3 décembre 2024
Une Révolution Fiscale en Vue
Si cette politique fiscale venait à être adoptée, elle représenterait un tournant majeur pour la France, où l’imposition des gains issus des cryptomonnaies n’intervient qu’au moment de la vente de l’actif. Les critiques de cette initiative mettent en garde contre les répercussions négatives sur le marché des cryptomonnaies et le risque de décourager les investisseurs.
Les Enjeux de l’Innovation en France
Actuellement, la taxation des cryptomonnaies en France est régie par l’Article 150 VH bis du Code général des impôts. Les résidents réalisant plus de 305 euros de bénéfices annuels sur la vente de cryptomonnaies sont soumis à l’impôt, bien que les activités doivent être déclarées, qu’elles soient imposables ou non. Les bénéfices jusqu’à 500 euros sont taxés à un taux forfaitaire de 30%, comprenant une imposition sur le revenu de 12,8% et des contributions sociales de 17,2%.
Des modifications récentes ont introduit des allègements fiscaux, permettant une réduction de l’impôt à 28,2% pour ceux gagnant moins de 27 478 euros, dans le cadre d’une nouvelle échelle progressive.
Lors des débats au Sénat, seuls les partisans de la mesure étaient présents, suggérant que cette législation est encore en phase d’examen avant le vote. Si le projet est validé par l’Assemblée nationale, il pourrait devenir loi.
Conséquences pour les Investisseurs
Les implications de cette nouvelle taxation pourraient s’avérer complexes pour les propriétaires de cryptomonnaies français. La valeur marchande de leurs actifs numériques serait évaluée annuellement, et l’imposition s’appliquerait même en l’absence de vente. Cette approche pourrait en effet constituer un changement radical par rapport au régime actuel qui ne taxe que les gains réalisés.
La Direction Générale des Finances Publiques a le pouvoir de contrôler les comptes des entités françaises pendant une période allant jusqu’à 10 ans en cas de fraude. De plus, ne pas déclarer ses actifs ou ses profits en cryptomonnaies pourrait entraîner de lourdes amendes, atteignant 10% à 80% des montants non déclarés, tandis que les infractions pouvant être qualifiées de dissimulation illicite pourraient conduire à des amendes de 3 millions d’euros et jusqu’à 7 ans de prison.
Un Regard sur les Approches Internationales de la Fiscalité Crypto
Il est intéressant de noter que la France s’oriente vers l’imposition des gains non réalisés sur le Bitcoin, alors que d’autres pays adoptent des régimes fiscaux plus favorables pour les investisseurs. Par exemple, en Allemagne, les gains réalisés sur des cryptomonnaies détenues plus d’un an sont exonérés d’impôts. En Australie, un abattement de 50% sur les gains en capital est appliqué pour les actifs maintenus pendant plus d’un an.
À l’opposé, l’Inde impose un taux de 30% sur les bénéfices des cryptomonnaies, l’un des plus élevés au monde, tandis qu’aux États-Unis, les profits tirés de la vente de cryptomonnaies sont soumis à des taux variant de 10% à 37%, selon les revenus et la durée de détention.
D’autres juridictions comme le Belarus, El Salvador, Singapour et le Portugal offrent une fiscalité très avantageuse, voire nulle, sur la détention de cryptomonnaies.
Conclusions et Perspectives
La proposition d’imposer les gains non réalisés sur les cryptomonnaies en France soulève des interrogations importantes quant à l’avenir des investisseurs et à la santé de l’écosystème cryptographique. Alors que des voix s’élèvent pour contester cette politique, la question demeure : la France peut-elle se permettre de classer le Bitcoin parmi les « actifs non productifs », alors que le marché évolue rapidement et que la compétition internationale se renforce ? Seul le temps nous le dira, mais cette discussion pourrait bien redéfinir le paysage fiscal des cryptomonnaies en France.
Source https://99bitcoins.com/news/france-debates-tax-on-unrealized-cryptocurrency-gains-places-bitcoin-under-unproductive-assets/