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Buyback et burn : la nouvelle mécanique qui redéfinit la valeur des cryptos

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Dans l’univers des cryptomonnaies, certaines tendances apparaissent comme des modes passagères, d’autres s’installent durablement. Depuis quelques années, un mouvement attire particulièrement l’attention : celui des protocoles qui utilisent leurs revenus pour racheter leur propre token (buyback) et réduire leur offre en circulation (burn).

L’objectif est clair : renforcer la valeur du jeton et offrir une logique économique plus tangible aux investisseurs. Mais cette stratégie est-elle réellement pérenne, ou n’est-ce qu’un effet d’annonce destiné à séduire le marché ?

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Comment le buyback et le burn créent de la valeur

Le mécanisme est relativement simple à comprendre. Lorsqu’un projet consacre une partie de ses revenus au rachat de son token, il crée une pression acheteuse constante sur le marché, ce qui contribue à soutenir son prix. À cela s’ajoute le burn : la destruction programmée d’une partie de la supply, qui réduit le nombre de tokens disponibles et renforce mécaniquement leur rareté.

D’après une étude menée par Messari en 2023, plus de 25 % des protocoles décentralisés ont intégré un mécanisme de rachat ou de burn dans leur feuille de route. Ce chiffre témoigne d’une adoption croissante d’une logique directement inspirée de la finance traditionnelle, où les entreprises cotées procèdent régulièrement à des rachats d’actions pour récompenser leurs actionnaires.

Une tendance validée par des figures de l’écosystème

Parmi ceux qui défendent cette approche, Owen Simonin, plus connu sous le nom de Hasheur, se montre particulièrement convaincu. Selon lui, ce qu’il appelle le “Fi Switch” constitue l’une des évolutions les plus solides de l’histoire des cryptos. Il y voit un parallèle direct avec les dividendes et les buybacks dans le monde boursier, une logique qui s’ancre dans l’économie réelle et dépasse le simple jeu spéculatif.

Fi Switch est la bascule la plus prometteuse que j’ai observée en dix ans de cryptos. Mais il faut être lucide : seuls les projets qui génèrent de vrais revenus peuvent soutenir une telle stratégie.

Owen Simonin, conférence Surfin’ Bitcoin, août 2023

Cette vision n’exclut toutefois pas une certaine prudence. Comme le rappelle Hasheur, il est essentiel de distinguer les projets organiques, dont les revenus assurent un rachat durable, des initiatives manipulées, où l’équipe orchestre artificiellement des signaux de marché.

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Des cas de réussite qui renforcent la crédibilité

Plusieurs projets emblématiques illustrent la pertinence de cette mécanique. Binance, avec son token BNB, effectue des buybacks réguliers et maintient une gestion stricte de sa supply. Selon les chiffres publiés par la plateforme, près de 70 % des BNB sont détenus en interne, sans mise en circulation supplémentaire, ce qui soutient la rareté du jeton.

D’autres exemples confirment cette tendance : PancakeSwap et Raydium, deux DEX majeurs, utilisent une partie de leurs frais pour racheter et brûler leur token. Chainlink a annoncé en 2023 un modèle similaire, axé sur ses revenus croissants liés aux oracles.

Plus récemment, Ethena a pivoté vers cette stratégie, signe de l’attractivité du modèle. Enfin, le protocole Hyperliquid illustre l’impact spectaculaire d’un buyback soutenu, avec une envolée des prix liée à des rachats massifs financés par des revenus réels.

Les dérives et les faux-semblants du narratif

À l’opposé, certains projets ont utilisé la rhétorique du buyback/burn sans réelle substance. Le cas de Crypto.com reste emblématique. L’entreprise avait annoncé un burn massif de son token CRO, mais il s’agissait en réalité d’un simple verrouillage de tokens. Quelques mois plus tard, ces jetons ont été remis en circulation, un geste perçu comme une trahison par de nombreux investisseurs.

Le "deburn", un concept tristement inauguré par crypto.com avec son token CRO en mars 2025
Le « deburn », un concept tristement inauguré par crypto.com avec son token CRO en mars 2025

D’autres initiatives souffrent de la lenteur de leur programme. Un protocole qui mettrait 175 ans à racheter l’ensemble de sa supply affiche un narratif séduisant, mais sans efficacité concrète. La durée devient alors le révélateur de la viabilité : un horizon inférieur à trois ans est généralement perçu comme sain, tandis que des décennies de buyback programmé relèvent davantage du marketing que d’une réalité économique.

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Le rôle des institutions et des plateformes centralisées

Les grandes plateformes centralisées comme Binance, OKX ou Bybit disposent de revenus colossaux qui leur permettent d’alimenter des programmes de rachat. Ces buybacks ont un impact réel, mais il s’agit d’une décision interne de gestion, pas nécessairement d’un signe d’adoption organique. La nuance est importante : un token soutenu artificiellement par l’entreprise elle-même n’offre pas les mêmes garanties qu’un protocole décentralisé générant ses propres flux financiers.

Certains analystes mettent en garde contre les pratiques de market making déguisées. Un projet peut racheter ses tokens pour créer une illusion d’intérêt, attirer les investisseurs, puis revendre à un prix plus élevé. Ce type de stratégie profite à l’équipe fondatrice, mais laisse les utilisateurs finaux dans une position fragile une fois l’effet de marché dissipé.

Un outil d’analyse à garder en tête

Pour juger de la pertinence d’un buyback ou d’un burn, il est utile de disposer d’indicateurs simples mais parlants. L’un des plus efficaces consiste à calculer le temps qu’il faudrait à un protocole pour racheter la totalité de sa supply au rythme actuel. Ce critère, facile à comprendre, permet d’évaluer la sincérité du modèle et la solidité économique qui le sous-tend.

En pratique, cet indicateur révèle rapidement si l’on est face à une stratégie solide ou à un simple argument marketing. Un projet qui parvient à absorber sa supply en quelques années peut inspirer confiance, tandis qu’un horizon de plusieurs décennies traduit davantage une promesse creuse. Cet outil doit toutefois être combiné à d’autres observations pour éviter une lecture trop simpliste :

  • Un rachat total envisageable en 3 ans ou moins signale une gestion financière robuste et des revenus réels suffisants ;
  • Un délai compris entre 5 et 10 ans peut traduire une stratégie viable, mais qui nécessitera un suivi attentif dans le temps ;
  • Un horizon de 50 ans ou plus est généralement révélateur d’un narratif sans efficacité concrète, destiné surtout à séduire les investisseurs.

Ce cadre de lecture ne prétend pas donner une réponse définitive, mais il fournit un point d’entrée pragmatique pour différencier les projets durables des opérations de communication. Utiliser ce filtre, c’est accepter de regarder au-delà des discours séduisants pour analyser la mécanique économique réelle et la capacité du protocole à transformer ses revenus en valeur tangible pour sa communauté.

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Une mécanique qui invite à repenser l’investissement

La question n’est donc pas de savoir si le buyback et le burn sont bons ou mauvais, mais d’analyser leur nature et leur soutenabilité. Un protocole capable de financer ses rachats grâce à des revenus tangibles renforce sa crédibilité et inspire confiance. À l’inverse, ceux qui s’abritent derrière ce narratif sans générer de cash flow solide ne feront que décevoir à long terme.

À l’heure où le marché se professionnalise et où les comparaisons avec la bourse deviennent de plus en plus pertinentes, vous pourriez vous demander : comment intégrer ces critères dans vos choix d’investissement ? Observer le rythme des buybacks, la transparence des revenus et la sincérité des burn peut constituer un filtre décisif pour identifier les projets appelés à durer.

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