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Les échanges cryptographiques sud-coréens ont rejoint la Suisse pour cibler les titulaires de comptes russes en bloquant les adresses IP (Internet Protocol) russes.
Les échanges Gopax, Upbit, Bithumb, Coinone et Korbit ont imposé des restrictions sur les adresses russes, interdit les clients dans les pays à haut risque de blanchiment d’argent sur la base des principes du Groupe d’action financière sud-coréen et empêché les titulaires de comptes russes de liquider leurs avoirs en crypto.
Gopax a été le premier échange en Corée du Sud à révéler jeudi qu’il bloquait les adresses IP de Russie et gelait 20 comptes russes, selon les sanctions imposées par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) aux États-Unis et dans l’Union européenne. Upbit, la plus grande bourse de Corée du Sud en termes de volume de transactions, a déclaré qu’elle commencerait à refuser les retraits par des adresses IP russes.
La pression monte sur les Russes sanctionnés
La pression monte sur les utilisateurs russes, alors que Singapour et la Suisse ont emboîté le pas avec des sanctions cryptographiques.
Singapour a récemment annoncé des sanctions contre la Russie, notamment l’interdiction d’exporter des marchandises susceptibles de nuire aux Ukrainiens ou d’aider la Russie à lancer des cyberattaques. Il est interdit aux institutions financières singapouriennes de faire des affaires avec VTB Bank Public Joint Stock Company, The Corporation Bank for Development and Foreign Economic Affairs Vnesheconombank, Promsvyazbank Public Joint Stock Company et Bank Rossiya. Cette dernière interdiction comprend la restriction des transactions de crypto-monnaie russes tentant de contourner les sanctions internationales.
Le gouvernement fédéral suisse a également imposé des mesures pour geler les actifs cryptographiques détenus par des particuliers et des entreprises russes à l’intérieur des frontières de la nation alpine. Cela fait suite à quatre sanctions de l’Union européenne imposées par Bruxelles mercredi. « Nous prenons des mesures, notamment sur les crypto-actifs qui ne doivent pas être utilisés pour contourner les sanctions financières décidées par les 27 pays de l’UE », a déclaré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.
Pendant ce temps, les Japonais envisagent de suspendre les transactions avec la Russie.
Les échanges marchent sur la corde raide
Binance, Coinbase, FTX et Kraken ont jusqu’à présent adopté une ligne dure contre les restrictions générales imposées aux utilisateurs russes, le PDG de Kraken, Jesse Powell, déclarant qu’une base légale serait nécessaire pour empêcher tous les utilisateurs russes d’accéder à la crypto sur Kraken.
Fin février 2022, des responsables américains ont imploré de grandes bourses comme Coinbase et FTX Trading Ltd. de cibler les comptes d’entités sanctionnées. Un porte-parole de Binance a déclaré à propos d’une interdiction totale des utilisateurs russes qu’une telle action va à l’encontre de la nature résistante à la censure des crypto-monnaies. Cependant, l’échange a identifié des portefeuilles cryptographiques appartenant à des personnes sanctionnées, acceptant d’agir rapidement contre ces utilisateurs en cas de besoin.
FTX consulterait des responsables bahamiens et américains sur la meilleure marche à suivre.
Coinbase a déclaré qu’il bloquait les transactions impliquant des adresses identifiées par l’OFAC comme interdites.
Le PDG de Binance, Changpeng « CZ » Zhao, a apaisé les craintes que le Kremlin puisse utiliser la crypto-monnaie pour esquiver les sanctions, affirmant que « la crypto est trop petite pour la Russie ». CZ a souligné que la traçabilité inhérente aux crypto-monnaies contrecarre la capacité d’échapper aux sanctions. « Les gouvernements du monde entier sont déjà très habiles à le suivre », a déclaré Zhao. De plus, seulement 3% de la population mondiale possède des cryptos, et moins de 10% de leur valeur nette est enfermée dans des cryptos. Même les monnaies privées comme Monero ont une capitalisation boursière trop petite par rapport au produit intérieur brut de la Russie. Monero a une capitalisation boursière de 3 milliards de dollars, tandis que le PIB russe est de 1,5 milliard de dollars.
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