Titres Titres
le Autorité des normes de publicité (ASA), le régulateur indépendant de la publicité au Royaume-Uni, est de nouveau intervenu sur le marché britannique de la cryptographie.
Il y a quelques jours, l’autorité de la publicité a rendu plusieurs ordonnances concernant des violations impliquant six sociétés de cryptographie. Ces sociétés comptent également de grands noms parmi les bourses les plus populaires du secteur, dont plusieurs courtiers.
Au sein de cet article, nous analyserons mieux la décision de l’ASA, en étudiant son contexte et en raisonnant sur ses nuances.
Qu’est-ce que le régulateur n’a pas apprécié ?
L’ASA a expliqué qu’en juillet 2021, la branche européenne d’un célèbre échange a publié une promotion « trompeuse » via une campagne Facebook. Dans cette publicité, l’expression « cinq livres en Bitcoin en 2010 vaudraient plus de 100 000 £ en janvier 2021 » a été jugée trompeuse.
Bien que la déclaration ci-dessus soit, en effet, correcte et vérifiable, l’ASA n’a pas apprécié le message implicite de la phrase. En effet, le slogan semble assurer que les performances passées de Bitcoin peuvent être une garantie de bénéfices futurs, une vieille bataille des régulateurs financiers.
L’ASA a sanctionné un autre échange cryptographique célèbre pour une publicité affichée dans la station de métro London Bridge dans la capitale britannique. L’avertissement sur le risque de perdre de l’argent – explique l’ASA – s’est affiché pendant moins d’une seconde, rendant impossible pour les navetteurs de le lire.
L’ASA, par son intervention, vise à rappeler l’importance de deux notions fondamentales :
- Sur les marchés financiers, il n’est pas juste de promettre des bénéfices futurs sur la base des performances passées
- Les clauses de non-responsabilité concernant les risques sont requises par la loi pour une raison, et le marché de la cryptographie est si volatil que les investisseurs doivent être informés de la possibilité de perdre de l’argent.
Autres interventions de l’ASA
Une autre plate-forme de trading crypto populaire fait la promotion d’une campagne publicitaire depuis des mois avec « Time to buy Bitcoin (BTC) ». L’ASA a bloqué l’initiative la qualifiant de « trompeuse et peu responsable ». Le communiqué ne mentionnait aucun risque lié à l’opération et invitait le public à investir directement sur le marché.
L’intervention de l’ASA a été nécessaire suite à de nombreux signalements d’utilisateurs du portail. Compte tenu de la tendance du Bitcoin au cours de 2021, il est probable que de nombreux commerçants inexpérimentés aient enregistré des pertes importantes sur le marché, accusant la plateforme de publicité trompeuse.
La bataille du FCA
Le Royaume-Uni Autorité de conduite financière (FCA) a lancé une campagne de sensibilisation à la cryptographie de 11 millions de livres sterling. Le but de l’opération est d’avertir les citoyens des risques liés aux investissements cryptographiques.
Le régulateur britannique s’inquiète de la diffusion croissante du crypto trading chez les jeunes. Nikhil Rathi, directeur de la FCA, estime que de plus en plus de gens considèrent l’industrie de l’investissement crypto-financier comme un pur divertissement.
Puisque plusieurs études révèlent que les investisseurs en cryptomonnaies sont, en moyenne, très jeunes, la FCA a décidé de privilégier le canal de marketing digital pour son fonctionnement.
Après tout, le régulateur britannique a déclaré à plusieurs reprises que quiconque investit dans des crypto-monnaies devrait être prêt à perdre 100% de son investissement. D’ailleurs, la campagne digitale de la FCA a été lancée quelques jours seulement après l’intervention de l’ASA sur le marché, suggérant une possible corrélation entre les deux opérations.
Outre la campagne sur les dangers de la crypto, le directeur de la FCA a apporté d’autres éléments de réflexion concernant la future politique du régulateur britannique. Rathi a expliqué que la FCA se concentrerait de plus en plus sur l’examen des modèles commerciaux des nouveaux acteurs de l’univers de la cryptographie.
Parmi les préoccupations évoquées par Rathi et le risque de perdre de l’argent figure le Lutte contre le blanchiment d’argent (LBC) législation.
La « Banque centrale du musc »
Tweets d’Elon Musk avait sur le marché des crypto-monnaies en 2021 fait partie des facteurs qui effraient le plus les régulateurs. Aux États-Unis, la SEC a fréquemment reproché à Musk d’avoir prétendument manipulé les actions de son entreprise. Cependant, il ne peut pas intervenir sur les crypto-monnaies puisque la SEC ne considère pas les cryptos comme un actif réglementé.
Ironiquement, certains commerçants ont commencé à parler des déclarations d’Elon Musk qui ont créé un effet « banque centrale ». En effet, en 2021 le prix du Bitcoin était souvent à la merci des décisions du PDG de Tesla Inc., et il en va de même pour Dogecoin.
La rapidité avec laquelle le marché de la crypto réagit aux commentaires d’un opérateur externe crée plusieurs inquiétudes aux yeux des régulateurs. Dans ce contexte, avec les médias sociaux au centre du marché, la campagne numérique de la FCA se place.
Dernières pensées
Cette histoire nous donne encore un autre exemple du manque de coordination internationale sur la réglementation de la cryptographie. Différents pays utilisent divers outils pour tenter de réguler ce nouveau marché. Le FMI a récemment demandé une politique mondiale de cryptographie, et nous verrons si 2022 sera l’année où les institutions préféreront réguler le marché plutôt que de l’interdire.