Points clés à retenir
- La mise en œuvre progressive du MiCA commence par une réglementation stricte pour les émissions et les services de pièces stables.
- Les complexités des licences et les limites de délivrance posent des défis importants dans le nouveau cadre MiCA.
Le régime MiCA stablecoin est entré en vigueur hier. Cependant, sa mise en œuvre s’est heurtée à une certaine incertitude et à des défis concernant la portée, l’application et l’impact des nouvelles règles.
Qu’est-ce que MiCA ?
MiCA, ou Markets in Crypto-Assets Regulatory, est un cadre réglementaire complet pour les actifs cryptographiques et les services associés dans les pays de l’UE. MiCA vise à favoriser l’innovation, à garantir la protection des consommateurs, à maintenir l’intégrité du marché et à soutenir la stabilité financière sur le marché européen de la cryptographie.
La proposition MiCA a été introduite en 2020, avec son texte final approuvé par les membres du Conseil européen en octobre 2022. Après sa publication au Journal officiel de l’UE en novembre 2022, la MiCA a été votée l’année dernière.
Le MiCA comporte de nombreuses parties et sera pleinement mis en œuvre au cours des deux prochaines années. Le règlement a commencé à s’appliquer de manière progressive, avec le régime des stablecoins (Titres III et IV) entrant en vigueur le 30 juin de cette année (hier).
MiCA définit et catégorise les crypto-actifs en trois types principaux : les jetons référencés par des actifs (ART), les jetons de monnaie électronique (EMT) et autres jetons. Le règlement s’applique à l’émission, à la négociation et à la fourniture de services liés à ces crypto-actifs au sein de l’Espace économique européen (EEE).
Le cadre réglementaire complet pour les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques (CASP) deviendra applicable six mois après le régime stablecoin, le 30 décembre.
Comment MiCA affecte-t-il les pièces stables comme l’USDT et l’USDC ?
En vertu du MiCA, les émetteurs de pièces de monnaie stables doivent obtenir une autorisation et être agréés par les autorités nationales compétentes de l’UE.
Les stablecoins jugés « importants » sur la base d’un ensemble d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs seront soumis à des exigences prudentielles supplémentaires et considérablement renforcées. Cela comprend des exigences de fonds propres plus élevées, des tampons de liquidité et des contrôles de gestion des risques.
Ces pièces stables seront également soumises à la supervision directe de l’Autorité bancaire européenne (ABE) plutôt qu’aux autorités nationales.
Les émetteurs de Stablecoin doivent maintenir des réserves suffisantes pour garantir la valeur des jetons qu’ils émettent, avec des règles strictes sur la composition et la qualité de ces réserves.
D’autres exigences clés incluent la transparence, la divulgation et la protection des consommateurs.
Défis et incertitudes permanents
Les exigences en matière de licence font partie des principaux défis pour les émetteurs de stablecoins.
Les émetteurs de Stablecoin en Europe doivent obtenir une licence de monnaie électronique (licence de monnaie électronique) ou une licence bancaire. Ce processus est généralement coûteux et prend du temps.
Les sociétés Stablecoin peuvent s’associer à une banque européenne disposant d’une licence de monnaie électronique au lieu de demander une licence, mais cela s’accompagne d’autres complexités, comme devoir conserver des actifs dans ces banques.
Au 30 juin, l’état actuel des demandes de licence de monnaie électronique parmi les émetteurs de stablecoins reste inconnu.
Au-delà des exigences en matière de licences, la MiCA introduit une incertitude supplémentaire par ses restrictions d’émission.
Les entreprises ne peuvent pas émettre davantage de stablecoins si le stablecoin dépasse un seuil quotidien d’un million de transactions utilisées comme moyen d’échange ou une valeur totale supérieure à 200 millions d’euros (environ 215 millions de dollars).
On ne sait cependant pas exactement comment ces restrictions d’émission sont mesurées. Bien que Tether (USDT) et Circle (USDC) proposent des variantes européennes, une grande partie des utilisateurs européens continuent d’utiliser l’USDT et l’USDC. Cela soulève des questions quant à savoir si les restrictions s’appliquent à tous les stablecoins adossés à l’USD ou uniquement à ceux libellés en euros.
L’USDT est-il radié de la liste ?
Le stablecoin USDT de Tether est devenu un sujet de discussion car le régime stablecoin est désormais efficace.
Tether a déclaré qu’il ne demanderait pas de licence de monnaie électronique ni ne s’associerait à une banque européenne qui en possède une en raison d’une réglementation injuste, alors que Circle est en train de postuler.
OKX a été le premier à prendre des mesures en mettant fin au support des paires de trading USDT dans l’UE en mars. Cependant, la bourse continuera à soutenir d’autres stablecoins, tels que l’USDC et les paires basées sur l’euro.
Le mois dernier, l’échange de crypto-monnaies Uphold a annoncé qu’il cesserait de prendre en charge plusieurs pièces stables, telles que Tether (USDT), Dai (DAI) et Frax Protocol (FRAX), conformément au MiCA.
Après Uphold, Bitstamp a annoncé qu’il supprimerait EURT, la pièce stable libellée en EUR de Tether, tandis que les autres pièces ne sont pas affectées pour le moment.
Kraken a déclaré qu’il réexaminait le statut de l’USDT, y compris une éventuelle radiation. Cependant, la bourse a indiqué qu’elle continuerait à soutenir l’USDT jusqu’à nouvel ordre.
Binance va restreindre les services USDT. Cependant, ce changement n’affecte pas les transactions spot normales.
Source https://cryptobriefing.com/mica-stablecoin-regulation-impact/