Le Fondateur du Plus Ancien Fonds Crypto d’Europe

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Dans une récente déclaration sur X, Justin Bons, fondateur et directeur des investissements de Cyber Capital — le plus ancien fonds de cryptomonnaie d’Europe — remet en question la nature décentralisée du XRP Ledger (XRPL). Selon lui, cet écosystème serait centralisé et soumis à des permissions, contredisant ainsi les affirmations des dirigeants de Ripple. Bons accuse également la fondation XRP de tromper les investisseurs concernant la décentralisation du réseau et d’exercer un contrôle total sur celui-ci.

Pourquoi le XRP est-il considéré comme centralisé ?

Justin Bons déclare avec force : « Ripple est centralisé et soumis à des permissions, contrairement aux affirmations de ses dirigeants. Le XRP induit les investisseurs en error en mentant sur sa décentralisation, et la fondation exerce un contrôle total sur le réseau ! Attirer des acheteurs de détail avec de telles fausses déclarations est tout simplement frauduleux ! »

Mécanisme de consensus : une centralisation apparente

Au cœur de l’argumentation de Bons se trouve la structure du mécanisme de consensus qui repose sur des listes de nœuds uniques (UNLs). Ces listes, qui sont émises par des entités uniques, y compris la fondation XRP, sont vues comme un système de Preuve d’Autorité (PoA) plutôt que comme des mécanismes de consensus décentralisés comme la Preuve de Stake (PoS) ou la Preuve de Travail (PoW). « Le consensus XRP est basé sur des UNLs […] XRP ne repose pas sur PoS ou PoW, mais sur PoA. Pourtant, ils prétendent être plus décentralisés que le BTC et l’ETH », souligne-t-il.

Une illusion de choix ?

Bons insiste sur le fait que bien que les utilisateurs puissent modifier leurs propres UNLs et choisir à qui faire confiance, cela ne correspond pas à un système sans confiance, un principe fondamental des cryptomonnaies réellement décentralisées. « La nuance ici est subtile mais extrêmement importante. Les cryptomonnaies véritablement décentralisées sont ‘sans confiance’, dans le sens où AUCUNE ‘confiance’ n’est requise. Choisir à qui faire confiance n’est pas la même chose que l’absence de confiance ! », argumente-t-il.

Les enjeux de la coordination dans le réseau

Bons souligne le risque que courent les utilisateurs si leur UNL ne chevauche pas suffisamment le reste du réseau. « Si votre UNL n’est pas en adéquation avec le reste du réseau, vous serez déconnecté ! Selon leurs propres documents, un chevauchement de 90 % est requis pour éviter les forks ; la résistance est futile ! », prévient-il.

Permission et contrôle : le paradoxe de XRPL

En pratique, Bons soutient qu’une permission directe de la fondation XRP est nécessaire pour participer au consensus. « Cela signifie qu’en pratique, une permission directe est requise de la fondation XRP pour participer au consensus. C’est aussi centralisé qu’on puisse l’imaginer en matière de conception blockchain », ajoute-t-il.

La dynamique des listes de validateurs

Poussé par sa recherche, Bons révèle qu’il n’existait initialement qu’une seule UNL — la UNL par défaut (dUNL) — hébergée par la fondation et codée en dur par défaut. « Nous avons constaté que les UNLs sont des tiers de confiance finalement choisis par la fondation XRP. Ce fait est renforcé par le fait qu’il y avait très longtemps une seule UNL, la dUNL », explique-t-il.

Censure à la clé

Il met également en avant que ce type de structure de validateurs, basée sur une adresse web hébergée par la fondation, permet des changements instantanés dans la liste de validateurs, garantissant un contrôle total. « Cela signifie qu’ils peuvent changer instantanément la liste des validateurs sans aucune préavis de manière totalement centralisée ! Éjectant quiconque s’oppose à l’autorité », accuse Bons.

Un manque d’incitations et ses conséquences

Bons argue également que l’absence de mécanismes d’incitation, tels que les récompenses de bloc retrouvées dans les systèmes PoW ou PoS, nuit à la capacité de coordination entre parties disparates. « Les blockchains permettent la coordination entre des parties qui ne se font pas confiance. Tout cela grâce à un mécanisme d’incitation sous-jacent (PoW ou PoS), alors que XRP n’a ni récompense de bloc ni incitations, et repose purement sur la confiance », explique-t-il.

Vers un nouveau modèle de décentralisation

Pour conclure, Bons propose l’introduction d’un mécanisme de Preuve de Stake pour remplacer le système UNL et transformer XRP en une blockchain plus conventionnelle et décente. « Faire semblant que XRP est sans permission n’est pas la bonne solution. La véritable solution réside dans l’ajout de PoS pour remplacer la liste UNL ! Transformant XRP en une blockchain décentralisée plus conventionnelle », suggère-t-il.

Réactions de la communauté et perspectives d’avenir

Les réactions au sein de la communauté n’ont pas tardé, oscillant entre indignation et soutien. Panos Mekras, co-fondateur d’Anodos Finance a répondu : « Ripple est une entreprise privée, le XRP existe indépendamment de Ripple, le XRP Ledger est décentralisé avec des centaines de validateurs et de nœuds dans le monde entier. Plus de 80 % d’accord entre validateurs est nécessaire pour un contrôle, aucun valideur ne possède plus de 2 % de contrôle. »

Malgré les critiques, Bons reste convaincu que ces débats sont cruciaux pour l’avenir de XRP et appelle la communauté à prendre ces questions au sérieux, déclarant que la vérité finira par rendre libre.

Source https://bitcoinist.com/xrp-is-not-decentralized-europe-oldest-crypto-fund/

Crypto Week

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